Les Etats-Unis se sont engagés samedi pour la “défense” d’Israël contre l’attaque de drones de l’Iran, et le président Joe Biden est rentré à la Maison Blanche pour une réunion d’urgence de son équipe militaire et diplomatique.
Fait inhabituel, le président américain a écourté son week-end dans le Delaware, à plus de 150 kilomètres de la capitale Washington, alors que les craintes des représailles contre Israël annoncées ces derniers jours par l’Iran se faisaient de plus en plus pressantes.
Selon la Maison Blanche, “l’Iran a entamé une attaque aérienne contre Israël” qui “devrait se dérouler sur plusieurs heures”.
“Le président Biden a été clair: notre soutien à la sécurité d’Israël est inébranlable”, a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, dans un communiqué.
“Les Etats-Unis se tiendront aux côtés du peuple d’Israël et soutiendront sa défense contre ces menaces venues de l’Iran”, a-t-elle insisté.
L’équipe du président américain est en “communication constante” avec les Israéliens et d’autres alliés des Etats-Unis, a ajouté Adrienne Watson.
Rentré à la Maison Blanche en fin de journée, Joe Biden a aussitôt rejoint le bureau ovale pour ensuite participer à une réunion de crise dans une salle hautement sécurisée avec ses principaux responsables, notamment le ministre de la Défense Lloyd Austin, le secrétaire d’Etat Antony Blinken et le chef de la CIA William Burns, a précisé la Maison Blanche.
Le 3 avril, le Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, avait juré qu’Israël serait “giflé” après les frappes aériennes qui lui ont été imputées sur l’annexe consulaire de l’ambassade iranienne à Damas. Sept Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, avaient été tués.
L’Iran a lancé samedi “depuis son territoire” une attaque de drones contre Israël, a annoncé le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari dans une allocution télévisée peu après 23H00 (20H00 GMT).
La télévision d’Etat iranienne a rapidement confirmé que le Corps des gardiens de la Révolution avait lancé une “vaste” attaque de “drones et de missiles” vers Israël.
– “Engagement inébranlable” –
En casquette de baseball, Joe Biden n’a fait aucun commentaire aux journalistes qui l’attendaient alors qu’il montait à bord de son hélicoptère Marine One pour rentrer à Washington.
Vendredi, il avait mis en garde l’Iran contre toute attaque sur Israël, tout en disant s’attendre à ce qu’elle se produise “bientôt”.
Plus tôt samedi, les Etats-Unis avaient déjà réaffirmé à Israël leur “engagement inébranlable en faveur de la sécurité” de leur allié, avait indiqué sur le réseau X le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, évoquant un entretien samedi matin avec son homologue israélien Tzahi Hanegbi.
Cet entretien est survenu après que l’Iran a saisi samedi un porte-conteneurs qu’il a accusé d’être “lié” à Israël, près du détroit d’Ormuz, l’une des voies maritimes les plus empruntés par la marine marchande.
Washington avait appelé l’Iran à libérer “immédiatement” ce navire et “son équipage, composé d’Indiens, de Philippins, de Pakistanais, de Russes et d’Estoniens”.
“Saisir un navire civil sans provocation préalable est une violation flagrante du droit international et un acte de piraterie de la part du Corps des gardiens de la révolution islamique, organisation classée terroriste (par les Etats-Unis, ndlr)”, avait dénoncé Adrienne Watson, en référence à l’armée idéologique de la République islamique.
Quelque 25 membres d’équipage se trouvent à bord du porte-conteneurs MSC Aries, dont le contrôle a été pris par les forces spéciales maritimes des Gardiens de la révolution iraniens, selon l’armateur italo-suisse MSC