Dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des trois initiatives qu’elle soutient au Sénégal dont le Programme régional de développement de la chaîne de valeur du riz, financé à hauteur de 32 millions de dollars Us, une délégation du Fonds Lives and Livelihoods (Llf) a visité des infrastructures et rencontré les bénéficiaires dans les localités du département de Dagana. Une visite qui a permis, selon les organisateurs, de constater les bons résultats obtenus sur le terrain.
Accueillie au Sénégal du 3 au 6 juin 2024, par le directeur du Centre régional de la Banque islamique de développement (Bid) à Dakar, Dr Nabil Ghalleb, une délégation du Fonds Lives and Livelihoods (Llf), comprenant des donateurs de la Banque islamique de développement (Bid), du Fonds d’Abou Dhabi pour le développement (Adfd), de la Fondation Bill et Melinda Gates (Bmgf), du Fonds de solidarité islamique pour le développement (Fsid), du Centre d’aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (Ksrelief) et du Fonds du Qatar pour le développement (Qffd), a effectué une tournée dans la vallée du fleuve Sénégal. Ce qui leur a permis, d’après Mme Zahira Al Marzouki de la Fondation Bill et Melinda Gates, de visiter plusieurs infrastructures financées par le Fonds Llf dont le laboratoire de recherche d’Africarice spécialisé dans le cadre de la riziculture et un terrain de 20 hectares dédié à la production de semences de riz, exploité par le Gie Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, et une unité de décorticage et de traitement de riz. La Fondation Bill et Melinda Gates est en collaboration avec la Bid et des pays comme les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar et le Fonds islamique de solidarité pour le développement, partenaire du Fonds pour la vie et les moyens d’existence, qui a pour objectif de lutter contre la pauvreté dans les pays membres de la Bid dont le Sénégal.
Il s’agit, selon elle, pour le fonds, de participer à l’autosuffisance du pays en matière de riz qui est un élément essentiel à l’alimentation des populations. Ainsi, le projet permet de développer de nouvelles semences de riz plus nutritionnelles et plus durables, et qui peuvent résister aux difficiles conditions climatiques. Selon Mme Marzouki, la délégation a été très satisfaite de ce qu’elle a vu sur le terrain en termes de résultats réalisés par les femmes du Gie Mame Abdoul Aziz Sy, qui produit des semences qu’elles commercialisent tout en permettant à leurs membres d’avoir un accès à l’emploi, au foncier et à de nouvelles opportunités.
D’ailleurs, pour elle, cette expérience, qu’elle trouve très concluante, pourrait être dupliquée dans la zone ou dans d’autres localités du Sénégal, et même dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, en partenariat avec Africarice, qui est un partenaire-clé dans le projet.
Dans le même sens, selon Turki Bin Snid, représentant du Fonds du Roi Salman pour l’aide et le secours humanitaire, un fonds qui incarne l’aide que le Royaume d’Arabie Saoudite apporte au reste du monde, la visite de terrain sur les sites du projet permet aux contributeurs du Llf de voir de plus près ce que leurs financements ont permis de réaliser dans le cadre de la production de semences au niveau des producteurs locaux, mais aussi dans le cadre de la recherche avec Africarice pour identifier les impacts positifs sur les bénéficiaires et les difficultés rencontrées.
Le représentant du Fonds saoudien s’est dit très satisfait des résultats obtenus dans la chaîne de valeur riz, avant d’annoncer que d’autres projets sont à l’étude et pourraient faire partie de la phase deux du Llf.
Le Programme régional de développement de la chaîne de valeur riz est un projet quinquennal qui contribue à l’autosuffisance nationale en riz en aidant 39 000 ménages à augmenter la productivité du riz de 4 à 6 tonnes/ha, grâce à plusieurs interventions. Ces interventions comprennent le développement de systèmes d’irrigation efficaces sur 1500 ha, la création de 200 ha qui améliorent la chaîne de valeur des semences, l’engagement de 450 tracteurs et motoculteurs qui améliorent la mécanisation des opérations agricoles et l’aide des meuniers du secteur privé à accéder au riz paddy.
La visite de travail, qui s’est étalée sur quatre jours, a également permis de visiter d’autres initiatives soutenues par le Llf dont le programme d’appui au pastoralisme, d’un coût de 31 millions de dollars Us, un projet quinquennal bénéficiant à 110 000 ménages par le biais de diverses interventions telles que la création de 30 unités pastorales, le soutien de 500 agriculteurs pour accéder à des races améliorées de béliers/d’antilopes, la création de 200 unités d’engraissement et le développement et/ou la réhabilitation de 10 centres de services vétérinaires pour améliorer la productivité du bétail, la protection de 5 millions d’animaux d’élevage contre les principales maladies grâce à des vaccinations périodiques et l’amélioration des ressources en eau pour le bétail.
La délégation a par ailleurs visité le projet d’élimination et de lutte contre le paludisme (d’une valeur de 32 millions de dollars américains) qui a contribué à la réalisation des objectifs du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp).
Ces projets sont mis en œuvre dans 48 départements (districts) par l’intermédiaire des ministères de l’Agriculture et de l’élevage, et de la Santé.
Cheikh Diongue / WALO DIGITAL NEWS