Cérémonie de passation de service Monsieur Mamadou Moustapha BA, Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan sortant, évoque le bond économique du Sénégal

L’ancien ministre de l’économie, des finances et du plan est largement revenu sur les avancées de l’économie sous le règne de Macky Sall. Avec des chiffres a titre d’illustration, l’ex argentier de l’état du Sénégal a démontré un bond qualitatif dans la gouvernance économique de l’ancien chef de l’état

Sa déclaration in extenso

« Mesdames, Messieurs,
En me nommant Ministre des Finances et du Budget, le 17 septembre 2022, puis en me confirmant deux fois dans cette fonction, la seconde fois avec un élargissement de mes attributions, le Président Macky SALL m’a offert l’opportunité d’amplifier et de parachever mon engagement, de plus de trente ans, au sein de ce Département.
Je voudrais, au moment de passer le relais, lui réitérer mes sincères remerciements pour la confiance qu’il m’a accordée et pour m’avoir permis de contribuer au progrès de notre pays de même qu’au bien-être de sa population.
C’est donc avec l’espoir d’avoir été utile à mon pays, que je quitte aujourd’hui mes fonctions.
Je me considère comme un soldat ; sans doute pour avoir été enfant de troupe. Or vous le savez, la seule satisfaction du soldat, c’est le sentiment du devoir accompli.
L’Histoire jugera si nous avons fait correctement notre devoir.
Mais j’ose dire dès à présent, que j’ai eu le privilège de travailler avec des collaborateurs remarquables, des agents compétents et engagés, des soldats comme moi, qui se sont battus sans relâche afin que ce pays avance.
C’est pourquoi je dis aujourd’hui un grand MERCI à chaque agent de ce ministère. Merci du fond du cœur.
Le travail abattu en dix-huit mois seulement est le meilleur témoignage de notre amour pour le Sénégal.
Les finances publiques ont connu des mutations avec des budgets records d’une année à l’autre (on a atteint les 7003 milliards FCFA en 2024, après les 4071 milliards FCFA de 2019 et les 3022 milliards FCFA de 2016), pour :
● assurer la mise œuvre des investissements structurants majeurs du Plan Sénégal Emergent ayant permis un rattrapage infrastructurel avec les 2526 km de routes, les 6673 km de pistes de désenclavement, les 189 km d’autoroute, les ponts, le projet pilote de Bus Rapid Transit, la relance du transport ferroviaire avec le Train Express Régional et la réhabilitation de l’axe Dakar-Tambacounda et des villes de l’intérieur, etc),
● renforcer la politique d’inclusion sociale, à travers les marqueurs sociaux (PUMA, PUDC, CMU, Promovilles, bourses de sécurité familiale, la Délégation à l’Entreprenariat Rapide ),
● soutenir le pouvoir d’achat des ménages, à travers des niveaux de subventions inédits et de renoncements à des droits des taxes et de douanes, aussi bien pour l’énergie, les hydrocarbures que les denrées de première nécessité,
● procéder à d’importantes revalorisations salariales.
Toutes ces mesures, largement développées dans la Première partie de l’exposé des motifs de la LOI N°2023-18 du 15 DECEMBRE 2023 PORTANT LOI DE FINANCES POUR L’ANNEE 2024, aux pages 4 à 21, ont été vigoureusement débattues lors de la dernière session budgétaire. Ce qui me permet, en ma qualité de 166ème député, de rendre hommage aux honorables députés qui m’ont adoubé à l’occasion de mes différents passages à l’Assemblée Nationale, reconnaissant la sincérité et la clairvoyance de notre propos.
Mesdames et Messieurs, l’ampleur des résultats tangibles que je viens d’indiquer au profit des populations sénégalaises a naturellement éprouvé les finances publiques avec un surcroit d’endettement et de dépenses courantes.
Mais les finances publiques ont déjà été fortement ébranlé par les effets des tensions géopolitiques, qui ont exacerbé les prix du pétrole et des denrées alimentaires sur les marchés internationaux, les incidences de la COVID, et le resserrement des conditions de financement sur les marchés, et ce, en dépit des performances et efforts salutaires des régies financières pour toujours accroître la mobilisation des ressources, à travers la Stratégie de Mobilisation des Recettes à Moyen Terme (SRMT), qui commence à porter ses fruits.
Je suis persuadé que vous saurez prendre, avec votre équipe, les mesures adéquates pour apporter les mesures d’ajustements nécessaires.
Le budget a aussi connu des mutations profondes dans sa préparation, son élaboration et son exécution avec les budgets programmes, qui ont renforcé l’exigence de culture de la gestion axée sur les résultats, de transparence dans la gestion et de reddition des comptes.

La production du compte administratif de l’ordonnateur est une réalité (le compte administratif de l’ordonnateur, longtemps demandé par l’institution de contrôle des lois de finances aux fins de rapprochement des écritures de l’ordonnateur et de celles des comptables publics, a été produit, pour la première fois le 30 juin 2015).

La déconcentration de l’ordonnancement est effective et les retards dans la production des lois de règlement ont été résorbés avec l’adoption par le Parlement des Projets de Lois de Règlement pour les années 2018 à 2021, l’instruction en cours de celui de 2022 par la Cour des Comptes et la finalisation de celui de 2023, par les services, avec un dépôt prévu avant le 30 juin 2024, conformément à la réglementation.

C’est dire que la réforme des finances s’est inscrite dans une très bonne dynamique et je ne doute point que le Cap sera maintenu.
Le nouveau programme conclu avec le FMI, s’inscrit également dans cette dynamique d’accélération des réformes consolidantes, permettant d’améliorer la gouvernance des finances publiques, de consolider les mesures pour asseoir un cadre macroéconomique sain et une économie plus résiliente, en assurant une meilleure prise en charge des chocs exogènes et endogènes, d’optimiser les mécanismes pour une utilisation transparente et optimale des ressources attendues de l’exploitation des hydrocarbures et d’assurer la prise en compte des effets des changements climatiques (avec un budget vert en 2024).
Dans ce travail, quelqu’un a joué un rôle primordial puisqu’il était à la manette dans la préparation des lois de finances. Je veux parler du Directeur de la programmation budgétaire, à qui je passe aujourd’hui le témoin en sa nouvelle qualité de Ministre des Finances et du Budget.
C’est pourquoi, vous devinez la joie et la fierté qui m’animent aujourd’hui.
Monsieur le Ministre Cheikh DIBA est un jeune frère ; ça, je pense que tout le Sénégal le sait…
J’ai eu le privilège de l’accueillir en 2015 à la Direction générale du Budget, où il a été mon conseiller technique. A l’époque déjà, j’avais été impressionné par ce jeune inspecteur des impôts et domaines qui avait accepté de quitter la si lucrative DGID, pour venir servir dans une direction générale où il serait trois fois moins bien payé, mais qui tenait coûte que coûte à approfondir sa formation en finances publiques.
A la DGB, il s’est tellement acquitté de sa charge que le ministre des finances de l’époque nous l’a arraché pour en faire son conseiller technique et lui confier le suivi du programme avec le FMI, l’un des dossiers les plus importants de ce département.
Mais je peux dire (lui il sait moi je sais) qu’il avait aussi la casquette de Conseiller Technique du DGB puisqu’il continuait à gérer beaucoup de mes dossiers.
C’est plus tard que nous avons pris notre revanche, puisque nous avons réussi à le faire revenir à la DGB, pour diriger la Direction de la programmation budgétaire.
C’est pourquoi la nomination de monsieur Cheikh DIBA comme Ministre des Finances et du Budget, après la mienne en septembre 2022, sonne comme un second succès consécutif pour la DGB.
On peut dire que si DIBA est à la base un fiscaliste, il a été naturalisé depuis lors à la DGB comme un « budgétaire », or la double nationalité n’est pas reconnue dans ce ministère (rires).
C’est pour vous dire, Mesdames, Messieurs, à quel point le nouveau Ministre des Finances et du Budget du Sénégal est un homme compétent, complet et amoureux du travail.
Je peux également vous dire de lui aussi, car nous avons développé des relations très personnelles, que c’est un homme droit, un homme bon et généreux, bien élevé et toujours prêt à rechercher des solutions aux moindres problèmes.
Monsieur le Ministre,
Je vous transmets le flambeau, avec confiance et avec la ferme conviction que vous saurez poursuivre l’œuvre accomplie, à laquelle vous avez du reste contribué, en faisant davantage et mieux.
Le défi majeur que vous devez et allez relever est la restauration des marges de manœuvre budgétaires de l’Etat par la maximisation des recettes, la rationalisation des dépenses et une maitrise de l’endettement.
J’ose ce pari sur l’avenir car je connais parfaitement vos excellentes qualités professionnelles et humaines, pour les avoir éprouvées et pratiquées.
Il ne me reste qu’à vous féliciter pour la confiance que Monsieur le Président de la République, son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar FAYE et Monsieur le Premier Ministre, Ousmane SONKO, ont placée en votre personne, et à former pour vous mes meilleurs vœux de succès.
Je prie pour que le Seigneur daigne vous accorder Sa protection et vous accompagner dans l’exercice de vos éminentes fonctions, à la fois exaltantes et exigeantes.
Merci à tous, pour votre aimable attention ».

Oumar NDIAYE – WALO DIGITAL NEWS

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