Le nouveau président Bassirou Diomaye Faye sera-t-il sous l’ombre ou sous tutelle de son mentor Ousmane Sonko ?

La réponse à cette question est définitivement non. Il y a des questionnements légitimes à poser ou même des doutes à émettre mais il convient de préciser qu’à la lumière de son parcours socioprofessionnel, que le président Bassirou Diomaye Faye n’est pas un président sous tutelle et ceux qui le connaissent très bien parlent d’un homme qui a une forte personnalité.

Même s’il a le sens de l’écoute active et une humilité exemplaire, il prend des décisions rationnelles et méthodiques. Cependant, il a besoin d’être accompagné par son mentor Ousmane Sonko dans la réussite du projet d’un Sénégal souverain, juste et prospère. Ils ont les mêmes visions, les mêmes objectifs et les mêmes ambitions déclinées dans le programme du Pastef, un programme plébiscité par le peuple sénégalais qui a misé sur la meilleure coalition.

Les exemples de la dualité au sommet de l’État souvent donnés sont ceux du tandem Mamadou Dia (président du Conseil), Senghor (président de la République), « du syndrome malheureux de Blaise Compaoré arrivé au pouvoir en 1987 à la faveur d’un putsch qui avait coûté la vie au président Thomas Sankara» ou même du duo Idrissa Seck (ancien premier ministre) et Me Abdoulaye Wade (président de la République). Comparaison n’est pas raison : contextes, liens, visions et objectifs différents.

Le plus jeune président du Sénégal qui a une humilité légendaire a l’étoffe d’un président. Leur intégrité ne fait l’ombre d’aucun doute et ils ont le mérite de servir dignement le Sénégal pendant de longues années à travers leurs postes d’inspecteur des impôts et domaines.

Nous avions répondu, à travers nos différents articles (une trentaine) à la question récurrente dans les débats à savoir si Bassirou Diomaye Faye a le profil de l’emploi. Son parcours, son profil, sa vision, ses compétences sont similaires à ceux de son mentor Ousmane Sonko.

Son ancien directeur de campagne Guirassy a raison de rappeler et même de marteler que Bassirou Diomaye Faye est prêt à gouverner, a les épaules larges et n’a pas été choisi au hasard par Ousmane Sonko.

Ceux qui cherchent à écarter Bassirou Diomaye Faye de son mentor Ousmane Sonko n’auront pas beaucoup de chance puisque leurs relations transcendent la politique. Pastef est un projet qui se base sur une équipe de compétences d’où qu’elles puissent venir et personne ne peut douter des compétences d’Ousmane Sonko et son aura utiles au Sénégal et même à l’Afrique. Les deux amis énarques intègres et compétents ex-inspecteurs des impôts et domaines, qui ont des destins liés, veulent imprimer leur marque de façon positive pour le Sénégal (Joub – Joubal – Joubanti).

Les premières mesures du binôme Diomaye-Sonko sont plus que rassurantes

La période de grâce avec les Sénégalais ou lune de miel, terme plus souvent utilisé dans les pays occidentaux, dépendra forcément des actes posés. Comme promis par le nouveau président, son premier gouvernement sera « composé d’hommes et de femmes de valeur et de vertu. De Sénégalaises et Sénégalais de l’intérieur et de la diaspora connus pour leur compétence, leur intégrité et leur patriotisme ».

Les 100 premiers jours dans tout nouveau mandat (politique ou privé) demeurent toujours un test pour n’importe quel gouvernement dans le monde. Le jeune président Bassirou Diomaye Faye (BDF) est prêt à assumer ses responsabilités. « Le Sénégal sous mon magistère sera un pays d’espérance, un pays apaisé avec une justice indépendante et une démocratie renforcée », s’est engagé le président de tous les Sénégalais qui a pris la mesure de la fonction comme un sacerdoce. Cette modestie et sobriété guidera aussi le peuple sénégalais puisque leur président a prêché par le bon exemple.

Le jeune président sénégalais s’est dit « conscient » que sa victoire éclatante à la présidentielle du 24 mars dernier exprime « un profond désir de changement systémique ». Il a également promis et compris que le peuple sénégalais aspire à « plus de souveraineté ».

Passons en revue certains de ses premiers gestes ou actes forts posés dans les premiers jours : 1) dès sa nomination, le président BDF a démissionné de son poste de secrétaire général et numéro 2 du parti Pastef pour être conforme avec les engagements dudit parti entre la séparation des fonctions de parti et de gouvernement 2) le geste ô combien important de reconnaissance souligné et apprécié même par le directeur exécutif de la section d’Amnesty International au Sénégal Seydi Gassama sur sa page Facebook. Le président a invité à sa cérémonie de prestation au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) à Diamniadio « les familles des victimes de la répression policière (…) un geste de reconnaissance envers ceux qui ont perdu la vie pour la démocratie et l’État de droit ».

Précisons que ce geste symbolique est intervenu dans un moment solennel parce que ce sont les martyrs de la démocratie qui ont permis également au Sénégal de pouvoir célébrer ce jour important. Les sacrifices des morts, détenus, blessés et/ou dommages collatéraux des tensions politiques ne devraient pas rester vains 3) discours fédérateur et humble lors de la cérémonie de prestation de serment et message à la nation masterclass du 3 avril (nous y reviendrons) 4) pas de cérémonie folklore 5) loyauté envers le peuple mais aussi reconnaissance vis-à-vis de celui qui a été aussi l’artisan de la victoire. L’élection historique du cinquième président Bassirou Diomaye Faye est la victoire du peuple sénégalais, de la jeunesse mais aussi d’un homme généreux désintéressé qui s’est toujours sacrifié pour les intérêts exclusifs du Sénégal en l’occurrence Ousmane Sonko.

Les partisans du président du parti Pastef-Les Patriotes Ousmane Sonko qui pouvaient être frustrés de ne pas l’avoir eu comme président du Sénégal, à cause de la liquidation politique du régime de Macky sall, peuvent maintenant se consoler du fait qu’il est aux affaires. Ousmane Sonko a vendu la candidature de Diomaye aux Sénégalais. Il est incontestablement la figure emblématique qui a su mobiliser autour de Diomaye.

Ousmane Sonko qui a un code d’honneur irréprochable sait ce qu’il a à faire. Celui qui n’a jamais trahi ni déçu les Sénégalais sait pertinemment qu’il a une lourde responsabilité devant le peuple sénégalais, le seul souverain.

BDF pourrait expérimenter ainsi des opportunités de mettre fin à l’hyperprésidentialisme des régimes précédents en confiant certains dossiers importants à son premier ministre Ousmane Sonko. On met alors en place une approche collégiale dont le seul objectif est de trouver des solutions rapides et durables aux problèmes des Sénégalais.

BDF connaît les rouages de l’État, les défis et les solutions pour un service public intègre, équitable et répondant aux services adéquats du citoyen ou de l’usager sénégalais. La diaspora sénégalaise qui a une expérience internationale pourrait apporter, comme à son habitude, une condition significative dans la résolution des dossiers complexes, surtout ceux liés à la renégociation des contrats léonins.

Les Sénégalais doivent continuer à faire confiance à Ousmane Sonko qui n’a jamais trahi le peuple sénégalais. Ousmane Sonko sera toujours aux côtés de Diomaye pour l’accompagner dans sa mission. Le système est toujours fort pour diviser et compromettre le rêve de milliers de jeunes Sénégalais qui ont pris leur destin entre leurs mains. Plus personne ne prendra les décisions à leur place.

Ousmane Sonko comme le nouveau président ne sont pas des politiciens traditionnels. Très souvent surnommés comme des lanceurs d’alerte, ils mesurent toute la responsabilité qui pèsent sur leurs épaules. Ils y sont préparés. BDF ne pourrait assumer toute seule la responsabilité de remettre le Sénégal sur les rails, et Ousmane Sonko l’avait clairement dit en campagne électorale tout comme il avait invité la population à s’engager aux côtés du président pour le pays. C’est donc une responsabilité collective.

BDF a aussi tenu à rassurer les partenaires, réussissant ainsi son premier exercice de relations publiques par la création de lien de confiance. Lors de sa première apparition publique depuis l’annonce de sa victoire historique, le président Bassirou Diomaye Faye a rassuré les Occidentaux en utilisant des mots bien soignés et repris largement par la presse internationale. Le Sénégal resterait « l’allié sûr et fiable » de tous les partenaires étrangers qui s’engageront avec le nouveau gouvernement « dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive ».

Les leaders africains discourant avec un panafricaniste assumé ne sont pas condamnés ou programmés à l’échec. La nomination du leader charismatique Ousmane Sonko au poste de premier ministre est une décision logique et cohérente au regard des chantiers prioritaires et enjeux qui attendent le Sénégal (Lire à ce sujet, notre prochain texte).

Doudou Sow, sociologue, auteur et lauréat du Mois de l’histoire des Noirs

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